Pourquoi nous n’irons pas à l’exposition  » à corps ouvert « 

Bonjour à tous,
Je vous propose un extrait d’un texte que j’ai reçu* :

« Cette exposition nauséabonde nous ramène presque 80 ans en arrière lorsque fut organisée l’exposition coloniale de 1931 où l’on a exhibé ces animaux qui ressemblent étrangement à des humains. Dans cette ménagerie de la diversité où cohabitaient nègres d’Afrique Centrale, de Nouvelle Calédonie (le grand-père du footballeur Christian Karembeu) et autres fourbes asiatiques d’Indochine cachant leurs yeux bridés sous de larges chapeaux coniques, la France, émerveillée, avait pu découvrir avec surprise que ces animaux presque humains étaient dotés eux aussi, d’un certain sens du sacré, voire du religieux et même de la faculté de langage. Ne fallait-il pas aider ces presque humains à achever leur mutation pour devenir enfin civilisé et cette œuvre de civilisation ne releva-t-elle pas de la grandeur de la France, créatrice de l’universalité des droits de l’homme et donc, ne fallait-il pas consolider notre présence militaire pour affermir l‘empreinte de notre droit à disposer selon notre bon vouloir de la terre et des hommes de ces lointaines contrées? Tel fut un des prétextes à la consolidation du colonialisme, Albert Sarraut lui-même entendit définir pour les futurs cadres coloniaux les contours de cette mission civilisatrice, dans un discours prononcé à l’école coloniale le 5 novembre 1923.
Mais cette exposition ne manque pas de soulever une question, celle des contours de la politique de la Diversité.
Les morts sont-ils considérés tous de la même façon et d’abord, les morts et surtout leurs proches, ont-ils le droit au respect de leur corps dont ils étaient censés disposer de leur vivant et ce qui les distinguait des animaux de leur vivant, dans nos sociétés devenues policées et civilisées, était justement l’interdiction absolue de porter atteinte de quelque façon que ce soit à leur intégrité physique et même morale ?
Le président du comité national d’éthique s’est interrogé à la télévision sur les réactions de la France si une telle exposition avait été organisée autour des corps suppliciés de défunts, anciens citoyens français de race blanche, qui auraient porté des noms bien français comme Dupont ou Durand, corps qui auraient été, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, cédés au mercantile producteur, par l’institut médico-légal du quai de la Rapée. Imagine-t-on possible, si nous étions transporté avant 1981, qu’une telle exposition avec les corps des assassins Buffet et Bontemps par exemple, condamnés à la peine de mort, aurait été autorisé par le Président de la République de l’époque? Au demeurant, si l’exposition avait pu être réalisée, le dépeçage macabre de ces deux condamnés, nous aurait-il appris quoi que ce soit sur les processus intellectuels et évènementiels des crimes et autres braquages violents?
Dans cette affaire, le silence également assourdissant du commissaire en charge de la Diversité, du secrétariat aux droits de l’Homme et même de la chancellerie, donnent l’impression déplorable qu’ils sont adeptes d’une conception étriquée et sélective de la Diversité qui semble ne pouvoir s’appliquer qu’en direction des citoyens originaires du continent africain, oubliant que les liens tissés avec tous les peuples de l’Empire couraient des Caraïbes à l’Indochine, sur les bords du Pacifique, en passant par l’Afrique et les comptoirs de l’Inde. Dans cette affaire, il est également légitime de s’interroger sur l’absence de réactions des grandes organisations comme SOS Racisme ou le MRAP.
Enfin, le dictionnaire donne deux sens au mot « sublimation » que le producteur préfère entendre plutôt que les accusations d’exhibition commerciale et de voyeurisme. Dans le premier, c’est le passage direct de l’état solide à l‘état gazeux et dans le second, c’est le mécanisme inconscient par lequel des pulsions socialement réprouvées, génératrice de conflits intérieurs (pulsions sexuelles, agressivité etc.) sont détournées de leur objet premier et orientées vers des buts considérés comme plus conformes aux normes morales qu’il reconnaît. La sublimation, c’est également la réalisation des pulsions à un niveau supérieur. S’agirait-il alors de transférer sur le plan cathartique de l’esthétique des pulsions anti-chinoise en particulier et anti-asiatique en général? »

Léon

* Contactez moi pour le texte en entier.

Une réflexion sur « Pourquoi nous n’irons pas à l’exposition  » à corps ouvert «  »

  1. Bonjour,

    C’est bien de publier mon texte, cependant il serait bien que tu donnes la possiblité aux gens de le lire en entier, ou de le résumer, puis de le lire en entier. J’ajoute qu’il y a un très gros boulot à faire pour les Indochinois etv les autres de la.

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